Médiation Faune Sauvage : Votre demande concerne un oiseau ?

Facilement observables toute l’année, les oiseaux font l’objet de nombreuses rencontres avec l’Homme. Ainsi, nos médiateurs sont aussi bien sollicités pour des cas d’oisillons tombés du nid que pour des conseils liés au nourrissage des oiseaux l’hiver… quand il ne s’agit pas de trouver des solutions face à des nids d’hirondelles un peu trop salissants !

Contacter le pôle de « Médiation faune sauvage » 07 81 31 96 70 (permanence tous les jours) ou mediationfaune@natureo.org

"Que faire si…" : les conseils du médiateur ornitho

Accueillir la faune sauvage chez soi

" Comment favoriser la présence d’oiseaux chez moi ? "

Les jardins (et certains balcons ou terrasses) sont de véritables écosystèmes miniatures regorgeant d’une formidable biodiversité. Si vous souhaitez y accueillir davantage d’espèces d’oiseaux, vous pouvez très facilement leur offrir le gîte en installant divers types de nichoirs, adaptés aux espèces potentiellement présentes autour de chez vous (nichoirs pour oiseaux cavernicoles, semi-cavernicoles, pour chouettes, pour hirondelles…). Une autre façon d’attirer les oiseaux est de leur offrir un cadre de vie attirant : variez les milieux en leur proposant, dans la mesure du possible, des zones herbeuses plus ou moins basses, des buissons d’essences locales, des arbres fruitiers, une façade végétalisée, des points d’eau… Le tout dans un jardin sans pesticide ou autre produit phytosanitaire, puisque ce sont les oiseaux eux-mêmes qui vous « débarrasseront » des petits invertébrés présents. Ce genre d’aménagements permettra aux oiseaux de trouver facilement des endroits favorables pour nicher et se nourrir et vous pourrez ainsi faire de très belles observations… et pourquoi pas vous initier à la photographie naturaliste !

" Comment favoriser la présence d’hirondelles chez moi ? "

Des hirondelles nichent chez votre voisin et pas chez vous, et vous avez le « bourdon » ? (Ou au contraire vous aimeriez qu’elles nichent ailleurs ? En vous rappelant qu’il est interdit de déplacer ou dégrader les nids d’espèces protégées !). Il est possible d’installer des nids factices. Ces nids ne seront pas investis directement, comme le serait un nichoir à passereaux, mais vont avoir un effet attractif. Ainsi, nichant généralement en colonie, les hirondelles pourront être motivées pour venir construire leurs nids à côtés de vos installations. 

" Que puis-je donner à manger aux oiseaux l’hiver ? "

Premier principe : pas de nourrissage en dehors de l’hiver ! Un nourrissage abusif peut en effet entraîner des changements de comportement néfastes à l’oiseau et/ou favoriser la propagation de maladies. Il est cependant possible de leur donner un petit coup de pouce en janvier et février, quand il fait vraiment froid et que les ressources se raréfient… sans perdre de vue que les oiseaux ne comptent pas sur vous pour les nourrir. Pour cela, on privilégie les graines (le tournesol étant une valeur sûre), les fruits, éventuellement des « pâtées » pour insectivores ou des boules de graisse, et on évite pain, lait et restes de table salés, très nocifs pour l’organisme de l’oiseau. Le mieux est de disposer le tout dans une mangeoire inaccessible aux prédateurs. Pensez aussi, en période de gel, à maintenir dégagés des points d’eau. Pour plus d’informations et de conseils sur le nourrissage des oiseaux et la pose de mangeoires, n’hésitez pas à consulter notre page dédiée.

" Comment empêcher mon chat de tuer des oiseaux et des souris ? "

Le comportement de chasse et de prédation est naturel chez les chats, mais il est possible de le restreindre en proposant à votre animal domestique d’autres activités et des jeux pour le stimuler. Les chats castrés sont plus sédentaires que les chats non castrés, et leurs impacts sur la faune seront donc plus circonscrits. Limiter leurs sorties, notamment le soir et à la période où les jeunes oiseaux s’envolent (reconnaissable aux cris d’alerte des adultes), est également une solution pour préserver la petite faune de votre jardin. Enfin, si votre grenier abrite chouettes ou chauves-souris, ou encore si vous avez placé des mangeoires ou des nichoirs dans votre jardin, assurez-vous que les chats n’y aient pas accès, sous peine que vos aménagements se transforment en de véritables pièges pour la faune sauvage.

Cohabiter avec la faune sauvage

" Une chouette niche dans mon grenier, que faire ? "

L’aménagement des greniers, la fermeture des clochers et la raréfaction des arbres possédant des cavités naturelles font aujourd’hui des chouettes des espèces en déclin. Leur présence dans un bâtiment témoigne ainsi d’un cadre de vie encore relativement « naturel » et préservé… et limite les populations de mulots et autres rongeurs à proximité de votre maison ! Ces espèces sont protégées et sensibles au dérangement, notamment en période de reproduction, de mars à juillet environ. Il est donc important de bien se renseigner avant toute intervention dans votre grenier. Si vos « colocataires à plumes » vous dérangent néanmoins par leurs cris ou leurs déjections, vous pouvez installer durant l’hiver un nichoir à leur intention dans vos combles, à proximité d’une ouverture et loin des chambres, qui limitera bruits et salissures à une seule partie de votre grenier. Vous pouvez aussi tout simplement disposer une bâche en plastique sous leurs perchoirs habituels pour protéger le sol. Des plans de nichoirs sont disponibles parmi nos fiches Nature !

" Que faire d’un nid installé dans ma boîte aux lettres ou derrière mes volets ? "

Boîte aux lettres, coffre de stores, volets ou encore parasol replié pour l’hiver, les oiseaux qui vivent dans notre environnement immédiat choisissent parfois des lieux bien insolites pour nicher ! La meilleure attitude à adopter consiste à ne pas les déranger tant que les jeunes ne se sont pas envolés, quitte à devoir installer une deuxième boîte aux lettres, à moins visiter votre abri de jardin, ou à ne pas toucher à vos volets le temps de quelques semaines. Pour éviter que de telles situations ne se reproduisent, vous pouvez installer des nichoirs adaptés à proximité de votre maison.

" Comment protéger ma façade des fientes d’hirondelles ? "

Un simple morceau de bois peut remédier à ce léger désagrément ! En effet, une planche horizontale soutenue par des équerres, placée environ 20 cm en dessous des nids, suffira à stopper les coulures de fientes sur les murs. Cette installation, facile à réaliser à moindre frais, devra être mise en place en automne ou en hiver afin de ne pas gêner la reproduction des oiseaux. Vous pourrez ensuite effectuer un petit nettoyage annuel du système ou encore démonter la planche après le départ des oiseaux. Mais pensez à la remettre avant leur retour ! Le petit plus : vous pouvez récupérer les fientes, elles feront un très bon engrais pour votre potager. Plus d’infos sur notre page dédiée !

" Comment empêcher les pics de s’attaquer à ma façade ou à mes volets ? "

C’est en martelant continuellement branches, troncs d’arbres et autres surfaces verticales que les pics trouvent les petits invertébrés dont ils se nourrissent ainsi que les loges qu’ils vont pouvoir creuser pour s’abriter ou nicher. Quand le son renvoyé est particulièrement fort, l’endroit est également utilisé comme caisse de résonance par l’oiseau, pour attirer les femelles et marquer son territoire. Ainsi, un pic qui tambourine contre votre façade est bien souvent attiré par le son caverneux qu’elle lui renvoie. Il est alors possible d’installer à proximité de la surface attaquée un « caisson de résonance » factice qu’il pourra marteler en délaissant votre maison. Il est également possible d’effaroucher l’oiseau par différentes méthodes : mobiles métalliques déplacés par le vent, cris de geais, silhouette de rapaces… Cependant, les pics finissent généralement par s’y accoutumer. Enfin, si cela est possible, renforcez les surfaces attaquées (souvent les angles des murs) avec de la tôle ou encore végétalisez vos parois. Dans le cas où les pics nichent dans votre façade, toute intervention devra bien sûr attendre la fin de l’élevage des jeunes !

" Que fait cet oiseau qui tape tous les jours contre ma baie vitrée ? "

Ce comportement est spécifique à certaines espèces : mésanges, pinson des arbres, merle noir, moineau domestique, huppe fasciée, corvidés… Durant la période de reproduction, la plupart des oiseaux deviennent « territoriaux », c’est-à-dire qu’ils ne tolèrent pas la présence d’autres individus de la même espèce sur leur territoire, afin de s’assurer qu’ils auront suffisamment de nourriture pour élever leurs petits. Ainsi, ils cherchent à chasser tous les concurrents potentiels, quitte à s’attaquer à… leur propre reflet ! Ces attaques répétées, qui ne durent en général que le temps de la saison de reproduction et qui ciblent aussi bien les vitres que les rétroviseurs de voiture par exemple, sont très stressantes pour l’oiseau et il peut finir par se blesser grièvement. Afin d’éviter ce genre d’événements, vous pouvez poser des rideaux, des stores ou encore des stickers qui atténueront l’effet miroir de vos vitres.

Porter secours à la faune sauvage en détresse

" Que faire d’un oiseau blessé ? "

La première chose à faire et de garder son calme et de le recouvrir d’une couverture, d’une veste ou d’un tissu quelconque afin de l’immobiliser sans risque. Ensuite, déposez-le dans un carton (pas de cage !) préalablement percé de petites aérations et adapté à sa taille, que vous placerez dans un endroit calme et tempéré. Pour finir, contactez rapidement le centre de sauvegarde de la faune sauvage ou l’association naturaliste le plus proche afin d’obtenir des conseils sur les modalités de son transport. Attention, le transport d’espèces sauvages pour toute autre situation que celle-ci est interdit ! Et leur conservation chez soi l’est tout autant, même pour quelques jours. L’objectif d’une telle intervention est toujours de relâcher le plus rapidement possible l’animal dans son milieu naturel.

" Que faire d’un oiseau qui s’est cogné dans ma baie vitrée ? "

Les grandes surfaces vitrées sont de véritables pièges pour les oiseaux qui peuvent les heurter en plein vol. Dans la plupart des cas, l’oiseau vit encore et il est juste un peu sonné. Dans une telle situation, ramassez la petite victime, déposez-la dans une boîte ou un carton muni de trous d’aération et laissez-la reprendre ses esprits dans un endroit calme pendant une petite heure. Dès qu’il a repris connaissance, relâchez-le à l’extérieur (et loin des vitres !). S’il ne repart pas de lui-même, vous pouvez consulter un centre de soin et de sauvegarde de la faune sauvage. Afin d’éviter ce genre d’événements, vous pouvez poser des rideaux, des stores ou encore des stickers qui atténueront la transparence de vos vitres.

" Que faire d’un martinet incapable de s’envoler ? "

Malgré leur ressemblance, les martinets ne font pas partie de la même famille que les hirondelles. Une de leurs spécificités vient justement de leurs pattes, dont les doigts sont tournés vers l’avant : c’est idéal pour agripper une paroi verticale, mais cela les empêche de s’accrocher à une branche ou un fil et ils sont incapables de se dresser sur leurs pattes pour s’envoler une fois au sol ! Ainsi, lorsqu’ils sont en bonne santé (pas de lésion, saignement, aile pendante ou encore comportement « amorphe »), les martinets au sol ont simplement besoin d’un petit coup de pouce pour redécoller ! Maintenir l’oiseau à bout de bras au-dessus de sa tête suffit souvent à ce qu’il reparte en s’élançant seul ; s’il n’y parvient pas, vous pouvez aussi le lancer délicatement vers l’avant, en veillant à ce qu’il n’y ait aucun obstacle en face. Le mieux est de choisir un endroit avec de la pelouse qui amortira la chute si l’oiseau ne parvient vraiment pas à repartir (auquel cas, contactez rapidement un centre de sauvegarde de la faune sauvage).

" Que faire d’un oisillon tombé du nid ? "

Si l’oisillon est en duvet ou peu emplumé, que son nid est intact et que vous y avez accès, vous pouvez le remettre à l’intérieur. Les oiseaux ayant un odorat peu développé, le fait de toucher le jeune n’aura pas d’impact sur le retour des adultes. Par contre, et même si vous vous inquiétez pour le sort de votre petit protégé, éloignez-vous du nid dès que vous l’aurez replacé, pour ne pas effaroucher ses parents. Si l’oisillon est bien emplumé et qu’il sautille au sol, c’est qu’il est presque volant. Dans ce cas, vous pouvez simplement le placer en hauteur (branche, haie…) afin de le mettre à l’abri des éventuels dangers (chats, routes…).

Halte aux idées reçues !

" J’ai vu une chouette/un hibou, ça porte malheur ! "

FAUX De nombreuses superstitions sont associées aux chouettes et aux hiboux, en raison de leurs mœurs nocturnes et de leurs cris jugés « lugubres » et de mauvais augure. Heureusement pour les ornithologues et les amateurs de biodiversité, les rapaces nocturnes ne provoquent ni accident de voiture, ni décès prématurés ! Bien au contraire, ces espèces fascinantes possèdent des spécificités passionnantes, comme les adaptations qui leur permettent un vol ultra silencieux. Rappelons également que les chouettes et les hiboux sont des espèces protégées, et qu’il est par conséquent strictement interdit de les capturer ou, pire, de les crucifier sur une porte de grange pour éloigner le « mauvais esprit » !

" Les rapaces sont dangereux ! "

FAUX Les rapaces sont des prédateurs et, comme tous les prédateurs, ils sont « dangereux » pour leurs proies. Heureusement, l’Homme, les enfants, les caniches… ne sont pas au menu ! Et pourtant les régimes alimentaires varient en fonction des espèces : insectes et autres invertébrés, petits rongeurs, oiseaux, serpents ou même poissons. Ainsi, ils ne sont pas un danger pour nous, mais se révèlent de plus utiles ! En effet, les rapaces, comme la plupart des prédateurs, ont un rôle de « régulateurs naturels » : Milan royal, Faucon crécerelle ou encore Chouette hulotte sont autant d’alliés des agriculteurs face à la pullulation des Campagnols des champs ; en ville, le Faucon pèlerin contribue activement et efficacement à la régulation des populations de Pigeon domestique. Ils sont, en réalité, bien plus vulnérables que dangereux. La plupart des espèces de rapaces sont menacés et ces menaces sont majoritairement d’origine humaine : perte d’habitats (déforestation, agriculture intensive), dérangement (sports de pleine nature, photographie), destruction indirecte (collision avec des câbles électriques ou électrocution) ou directe (tirs, empoisonnement). Rappelons que tous les rapaces sont protégés et que leur destruction est passible d’amendes et de peines de prison.

" Les vautours attaquent le bétail. "

FAUX Les vautours ne sont pas équipés pour tuer : ils sont très grands et lourds ce qui n’est pas du tout pratique pour poursuivre une proie. Leurs serres peu puissantes ne sont pas adaptées à la préhension et encore moins à la mise à mort comme celle de l’Aigle royal. Par contre, ils sont passés maîtres dans l’élimination de cadavres. En effet, les vautours sont charognards (ou nécrophages) : ils se nourrissent d’animaux sauvages ou d’élevage morts ou sur le point de l’être. Ils sont tout à fait adaptés à ce régime alimentaire particulier et même très bien organisés. En France, dans les régions où elles sont présentes, les quatre espèces se succèdent sur les charognes dans un ordre bien défini : on parle de « curée ». Le Vautour fauve ouvre le bal : son long cou duveteux lui permet d’entamer la charogne par les orifices naturels et il se nourrit des tissus mous (muscles et viscères). Le Vautour moine est quant à lui capable d’exploiter les tissus plus coriaces (cartilages, tendons, peau). Le Vautour percnoptère, le plus petit, va nettoyer le squelette des derniers petits bouts de viande. Enfin, le Gypaète barbu vient faire place nette en ingurgitant les os. L’appareil digestif très particulier des vautours est un outil anti-infectieux très efficace. Cette adaptation unique leur vaut le surnom de « culs de sac épidémiologiques ». En faisant rapidement disparaître les cadavres, ils nettoient les écosystèmes et préviennent le développement d’agents pathogènes et la contamination des sols, des eaux, des troupeaux. Plus qu’un fléau, le vautour est un véritable allié de l’élevage d’un point de vue sanitaire.

 

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