Parution de la Liste rouge des mollusques terrestres et dulçaquicoles d’Occitanie

La Liste rouge des mollusques (escargots, limaces, bivalves… excluant les espèces marines) d’Occitanie a été validée en 2024 par le CSRPN (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) et l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Ce travail a été financé par la DREAL Occitanie. Il a été coordonné et réalisé par Nature en Occitanie en partenariat avec Vincent Prié (Caracol), avec l’analyse de plusieurs malacologues français réunis pour le comité d’experts. Cette Liste rouge évalue le risque de disparition des espèces des mollusques terrestres et d’eau douce établies et indigènes en région Occitanie.

© Caragouille des dunes - Xerosecta explanata

La Liste rouge des mollusques d'Occitanie

Objectif


Comme les autres listes rouges, la Liste rouge des mollusques a pour vocation de guider objectivement les politiques régionales de conservation. Elle offre également, puisqu’il s’agit d’une première pour ce groupe taxinomique à l’échelle de l’Occitanie, un cadre de référence pour mesurer les évolutions futures des populations. Elle se veut aussi plus généralement un outil d’alerte auprès des naturalistes, gestionnaires, pour ouvrir l’oeil quant à la présence, la gestion et la conservation des mollusques.

Contexte


Ce travail s’avérait nécessaire pour les raisons suivantes :

  • Les mollusques terrestres et aquatiques font partie des groupes parmi les moins étudiés par les naturalistes et les bureaux d’étude, alors que ces animaux comptent de nombreuses espèces sténoèces, des micro-endémiques, des espèces aquatiques ou inféodées aux zones humides… et quelques espèces protégées au niveau national ou d’intérêt communautaire.
  • L’Occitanie possède plus de la moitié (55,6 %) des 691 espèces terrestres et dulçaquicoles indigènes de France métropolitaine. Le taux d’endémisme y est particulièrement prononcé avec des taxons pyrénéens (franço-espagnols ou uniquement versant français), parfois très localisés (Catalogne par ex.), ou des endémiques des Cévennes et Causses (taxons aquatiques associés à des sources par ex.).
  • Au fil des années, les données malacologiques se sont accumulées sans programme précis d’inventaire mais ont constitué un socle suffisamment important pour que beaucoup d’espèces puissent être évaluées avec la méthodologie de l’UICN. Les mollusques n’étant toutefois pas aussi connus et étudiés que d’autres groupes, et certaines espèces difficiles à déterminer pour la plupart des naturalistes, sujettes à confusions, d’assez nombreux taxons n’ont pu être caractérisés (voir plus bas les « DD »).
  • Face à des dégradations très fortes de beaucoup d’habitats terrestres et aquatiques en Occitanie, au changement climatique qui dans notre région est particulièrement brutal et rapide, des animaux tels que les mollusques, souvent étroitement dépendant de conditions particulières climatiques ou édaphiques, ayant des capacités de déplacement par nature limitées, pouvaient se retrouver menacés sans qu’on le sache de façon objective.

Résultats


Parmi les 168 espèces que compte notre région, 163 ont été évaluées. 40 d’entre elles sont menacées de disparition (catégories CR, EN, VU) soit 24,5 %. Si l’on y ajoute les 33 espèces quasi-menacées (catégorie NT), ce taux atteint 44,8 %. Enfin, 22 espèces soit 13% sont classée en manque de données (DD).

240 espèces terrestres et 144 aquatiques ont été évaluées. Que ce soit pour les terrestres ou les aquatiques, les sous-espèces n’ont pas été traitées par cette Liste rouge. Les connaissances sur les sous-espèces, à la valeur taxinomique souvent très ténue, ne sont pas suffisantes.
60 d’entre elles sont menacées de disparition (catégories CR, EN, VU) soit 16 %. Si l’on y ajoute les 17 espèces quasi-menacées (catégorie NT), ce taux atteint 21 %.

Notons que les espèces dulçaquicoles sont beaucoup plus nombreuses que les terrestres à être menacées de disparition, avec plus d’un quart (27%) des espèces. Les terrestres ont environ 10 % de leurs espèces qui sont menacées (ce chiffre étant déjà assez élevé).

91 terrestres terrestres ne peuvent être catégorisées car classées en déficit de données (« DD ») et 57 pour les aquatiques (donc dans les 2 cas autour de 40 % des espèces).
Le nombre de DD n’indique en rien qu’il s’agit de taxons inintéressants, à ne pas prendre en compte. Au contraire il indique qu’il existe encore un fort déficit de connaissance pour ces espèces dont certaines sont probablement menacées. Ces espèces doivent être mieux étudiées et déterminées correctement par les naturalistes, à partir du moment aussi où des clarifications taxinomiques auront été apportées pour certains taxons.

Retrouvez l’intégralité des résultats et de la démarche dans les téléchargements suivants :

Pour obtenir la version non compressée (58,3 Mo), merci de nous contacter : Pierre-Olivier Cochard, chargé d’études faune flore.

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